Raymond Depardon, Berlin, au pied du vrai mur...
S’ensuit une conversation sur la guerre, les enfants, la barbichette, la tête de turc, les petites filles à lunettes, les durs de durs, les violents et les moches... et caetera...
Je fais ma légère, celle qui sautille sur les sourires graves, celle qui peinturlure les collets montés... Surtout que l’humeur se doit d’être joyeuse : il me reste deux jours pour écrire la pièce de fin de trimestre pour mes mini grains d’acteurs du mercredi...
Et cette photo, alors que je tente de faire parler des princesses et des fées, cette photo me reste au fond de l’œil...
Je pense à ces gosses qui conjuguent la guerre à tous les temps quand les nôtres, de mômes, râlent pour une poésie trop longue, un tee-shirt pas assez..., des baskets trop...
On n’y peut rien, mon fils, on n’y peut rien ai-je dit à Matthieu il y a quelques jours quand, du haut de ces 9 ans, il m’a demandé :
- Maman, on peut mourir de faim ?
- (Sourire embarrassé) Oui, on peut. Dans le monde, il y a même de tout petits enfants qui, à cette seconde, meurent de faim...
- Mais... on ne fait rien...
- C’est compliqué... si... non... on n’y peut rien... (mine contrite)
J’ai écrit sur la guerre pour des enfants de 6 à 8 ans... le texte n’est pas drôle, il n’est pas léger non plus... la poésie est là pour se moquer des obus... et je sais bien que c’est encore du rêve que je vends...
Dire aux enfants de chez nous : « pensez, parfois, aux enfants de la guerre, n’oubliez pas que vous êtes fragiles et petits et que nul n’a le droit de briser vos rêves et vos cœurs. »
La pièce a maintenant un titre :
(LA GUERRE) ENTRE PARENTHÈSES
« Huit enfants sont cachés dans une cave. Dehors, la guerre s’acharne. Comment, sous le bruit des canons, huit petits esprits voyagent sur le fil de leurs pensées, entre un soldat et un général... jeu de cache-cache avec le combat qui fait rage.»
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